Les éditeurs sont des sortes de médiateurs entre le public et l’auteur. Un éditeur a le mérite d’avoir le sens de l’entreprenariat.
Le livre est le produit culturel phare de l’éditeur. Il travaille avec le texte en s’assurant que le produit qui en découle correspondra à un public cible déjà étudié par celui-ci au préalable. Pour certains produits culturels comme le livre, la responsabilité financière, éditoriale et morale repose sur lui. C’est un entrepreneur qui participe dynamiquement à l’économie d’un pays en respectant les principes du droit pour la protection de la propriété intellectuelle des auteurs, de la redevance socio-culturelle car il veille au respect des mœurs et à la promotion de la culture, et le souci économique car l’éditeur est un créateur d’emploi, un pourvoyeur de revenus à l’encontre des artistes et des autres acteurs qui entrent dans la chaine de production d’un livre, et enfin, un contribuable qui est assujetti à un certain nombre de charges dont le bénéficiaire est l’Etat.
Les éditeurs doivent hélas faire face à un certain nombre d’écueils, particulièrement sur le continent Africain.
Les défis de l’entrepreneur culturel en Afrique
Du côté de l’Afrique, le paradigme « culture-développement » a été manifesté dès l’adoption de la « charte culturelle pour l’Afrique » et de la « déclaration sur les aspects culturels du plan d’action de Lagos. Mais un certain nombre de difficulté se posent sur le chemin tortueux de l’entreprenariat culturel :
- L’absence de circuits de distribution et de moyens de diffusion : la réalité sur le terrain démontre que la plupart des entreprises naissantes au bout de 2 ans ferme ses portes à cause des faillites. L’entrepreneur culturel a besoin d’une large connaissance non seulement dans son domaine mais aussi dans des domaines convergents avec le sien, lesquelles lui permettront d’atteindre son objectif. Par exemple, un éditeur de bandes dessinées gagnerait beaucoup si en plus des techniques de production de celles-ci, il avait accès à un circuit bien structuré pour écouler ses BD.
- La difficulté d’obtention/d’accès de financements pour projet : En effet, les seules voix de financement envisageables pour les entrepreneurs culturels demeurent l’utilisation de leurs fonds propres. Les prêts auprès des banques sont très difficiles à obtenir car nos banques très sélectifs voire frileux quand il s’agit d’accorder des prêts. Et du coup, bon nombre d’entrepreneurs culturels ne peuvent avoir accès à des financements.
- L’acculturation : Force est de constater qu’une grande partie de la jeunesse africaine se plaît à s’identifier à d’autres cultures sans valoriser comme il se doit voire en ignorant la sienne. Et pourtant, des exemples de succès sur la base de l’utilisation judicieux culture locale existent. C’est le cas de l’industrie cinématographique du Nigéria, première puissance économique d’Afrique, qui exploite à profusion ses traditions, ses croyances, ses styles vestimentaires, dans leurs œuvres culturelles: Films, Musique, BD etc. Les nigérians séduisent ainsi le marché mondial car la culture qu’ils vendent leur est propre et ne se retrouve nulle part ailleurs. Juste pour dire que l’Afrique malgré les préjugés, a encore beaucoup à offrir sur le plan culturel.
Les perspectives pour l’avenir
- L’appui d’internet
Vous rappelez-vous au 20e de ce qu’était le carburant ? du moins sa valeur ? son importance ? et bien comme l’a dit Craig Barret « internet sera à l’économie au 21e siècle, ce que l’essence fut au 20e siècle … ». En effet, à l’aire des modes de vie précaires, des moments de révolutions informatiques, le 21e siècle s’impose comme le siècle par approche numérique. Cela dit, pour toute activité résiliente, il constitue un auxiliaire à la communication qui favorise la délocalisation des rapports sociaux. Internet est le plus grand réseau informatique mondial et d’ailleurs l’unique qui connecte toutes les personnes du globe disposant d’équipements d’interconnexion. Pour ainsi dire, dans la mesure ou quelqu’un ou un groupe se lance dans l’entreprenariat culturel après avoir compris son importance, elle devra faire de l’internet un allié indissociable pour assurer la diffusion, la promotion et la commercialisation de ses produits culturels à l’échelle locale, nationale et surtout internationale.
- Le potentiel inexploité du Cameroun
Des ressources minières et de la richesse culturelle, l’Afrique en générale et le Cameroun en particulier, en regorge. La diversité culturelle du Cameroun est une mosaïque pittoresque. Le Cameroun est un pays qui abrite 240 ethnies regroupées en 4 grandes aires culturelles (culturelle Sawa, Beti-fang, soudano-sahélien et Grass Field), ses 10 régions offrent une diversité de reliefs, ainsi que des mets culinaires dont le « ndolè », « l’okok », « le taro », « le japsheu », « le mbongo tchobi » etc. Les peuples célèbrent des festivals dont le « ngondo », « le ngon » etc. La multiplicité des langues et des folklores en font des substrats plus qu’intéressants pour les productions culturelles dont les livres et les BD.
« Développer, c’est se développer », disait Joseph ki-zerbo. Kossi Efoui ajoute à cela que L’Afrique dispose aujourd’hui « des outils pour dévorer le monde ». Riche de ses cultures, riche de sa jeunesse, l’Afrique en se réappropriant son histoire, en reconquérant son identité, et en faisant usage des outils de la modernité, peut devenir pleinement acteur du monde. La main qui donne est toujours au-dessus de la main qui reçoit.
- La Mission de Waanda Stoudio
C’est donc pour cela que l’un des défis majeurs de Waanda Stoudio repose sur la promotion de la culture Africaine en général et Camerounaise en particulier. Nous sommes une maison de graphisme et d’édition camerounaise exerçant dans la conception d’illustrations, de films d’animations et de bandes dessinées. Avec neuf ans d’expérience jusqu’à ce jour, nous accompagnons plusieurs auteurs dévoués à travers des projets. Tel est le cas de figure de la bande dessinée « Caty 2 » (Cellule Antiterroriste de Yaoundé 2) de l’auteur camerounais Georges Pondy édité par nous. Parlant de films d’animation, nous avons travaillé sur la réalisation du « film documentaire Martin Paul Samba, au-delà de la légende ». Nous sommes donc au cœur de tout ce qui valorise l’Afrique.
Par ailleurs, nous sommes partenaires du « MBOA BD Festival ». Organisé chaque année par le collectif A3 et l’association Trait noir, le « MBOA BD Festival » est un évènement culturel majeur qui rassemble tous les professionnels de la bande dessinée ainsi que les acteurs parallèles à ce métier notamment les éditeurs, les graphistes, les imprimeurs, les sponsors…) et le public.
C’est ainsi que l’on peut être un acteur de la culture en Afrique. Devenir un entrepreneur culturel et participer à tout ce qui donne vie à l’art sur le continent? Telle est la mission de Waanda Stoudio, votre maison d’Edition.